Depuis que j’ai quitté Pakistan, j’ai perdu l’habitude d’écrire en ourdou. Mais, selon la requête de quelqu’un, et pour l’amour que j’ai pour ma langue, je commence cet essai sur le sujet de la langue. Par « langue », je n’entends pas seulement la langue pure d’ourdou, mais aussi sa littérature (la poésie et la prose) et son usage quotidien. Selon mon opinion humble, cette langue moghole fait face à beaucoup de difficultés aujourd’hui. La société de nos jours a oublié la gloire historique d’ourdou. Son douceur et grâce, son raffinement et ses plusieurs formes de littérature son tous victimes de déclin, ce qui est attesté par le comportement des jeunes aujourd’hui. Ses mots qui se ressemblent aux perles, et sa perfection d’expression, la clarté de sens et la richesse de certains mots, et l’ondulation de prononciation des phrases sont quelques caractéristiques particulières de cette langue.

On trouve en ourdou à la fois une commotion d’émotions et une sérénité, ce qui ne pas seulement augmente la beauté de la langue, mais touche profondément le lecteur. Le choix rigoureux des expressions embelli encore sa créativité scénique. D’un côté, des sujets de révolution et de l’autre, la beauté des dons de Dieu est abordée. Des expressions idiomatiques, des comparaisons, et des métaphores savoureuses sont aussi liées avec la langue que la prison d’amour avec Majnun [1]. Iqbal [2] témoigne de ces qualités :

غلامی میں نہ کام آتی ہیں شمشیریں نہ تدبیریں“
“جو ہو ذوقِ یقیں پیدا، تو کٹ جاتی ہیں زنجیریں
(De nul usage ne sont ni tes épées ni tes desseins en état d’esclavage
Mais si tu faisais confiance en soi, se fracasseraient tes chaînes)

Allons considérer l’importance historique et sociale d’ourdou. Ce vers d’Iqbal nous emmène au 19ème siècle, où le sous-continent indien était sous la domination des Britanniques, où ils régnaient luxueusement et on était des esclaves de leur contrôle. La magie d’urdou était employée de mener le combat de liberté à cette époque. Son expression mouvante était utilisée pour présenter des arguments passionnants et convaincants en forme de métaphore et comparaison avec l’histoire de façon unique. Ainsi, le « Penseur de Pakistan », (Sir) Allama Muhammad Iqbal a nourri la flamme de liberté des chaînes d’esclavage dans les cœurs des musulmans indiens. Sa littérature n’a pas de parable, ses sentiments et visions sont incomparable et sa philosophie occupe un rang très haut.

Avant Iqbal et d’autres poètes musulmans, l’Ourdou était la langue des rois. Elle avait rempli une capacité juridique dans les cours des empereurs moghols. Les débats et discussions se faisaient en ourdou, ainsi que les commandes et les décisions. En bref, l’ourdou réjouissait du même privilège qu’anglais allait atteindre plus tard, dans l’empire Britannique.

L’arrivée des Britanniques a tout changé. La nouvelle constitution était rédigée en anglais, et la loi, de suite, a changé de langue aussi. Les journaux anglais étaient publiés et distribués et les colonisateurs ont préféré leur langue et leurs traditions à celles des habitants du sous-continent indien. Bientôt, l’ourdou a commencé une période de déclin, et ce déclin a lentement pris la vitesse avec la fin de l’empire moghol. Ceux des Indiens qui avaient appris anglais ont reçu des positions dans le nouveau gouvernement, tandis que d’autres Indiens souffraient. Néanmoins, quelques étoiles, comme Hali [3], Manto [4] et Ghalib [5], ont continué à scintiller avec leurs créations artistiques, dans cette période de déclin d’ourdou et de la communauté musulmane.

Pourquoi, donc, est-ce étonnant qu’aujourd’hui, nous (Pakistanais) parlons anglais mieux qu’ourdou ? Quand toute éducation est reçue en anglais, quand nos diplômes sont fournis par l’Université de Cambridge, Angleterre, quand toute histoire est apprise du point de vue des colonisateurs, quel surpris, puis, que des poèmes comme Shikwa et Jawab-i-Shikwa [6] accumulent la poussière, verrouillés dans des vieux placards. La chute d’ourdou est à ce point que même les étudiants pakistanais décident de l’étudier en tant que deuxième langue. Ainsi, évitant leur responsabilité d’étudier leur langue maternelle, ils éteignent la lumière de la littérature aussi. Ceux d’entre eux qui entreprennent d’étudier la langue le font seulement pour des bonnes notes, et esquivent approfondir les complexes et souvent difficiles discours et écrivains de propre manière. Cela est la raison pourquoi la littérature d’ourdou n’est plus populaire. Les mêmes quartiers où il n’y a que quelques décennies, approfondir la langue et la littérature était considéré comme la fierté, et d’où sont sortis des poètes revigorants comme Asad Ullah, sont aujourd’hui isolés ; à ce point que des cérémonies et congrégations pour la promotion d’ourdou sont beaucoup moins nombreuses qu’auparavant.

Le gouvernement des Britanniques, et l’enchantement des jeunes aujourd’hui par l’anglais, sont également coupables de la détérioration de la langue. L’ourdou qui se parle dans la vie quotidienne aujourd’hui n’est pas seulement l’ourdou – c’est un mélange d’ourdou et anglais. La moitié des mots d’une phrase sont normalement en ourdou, et l’autre moitié en anglais. D’ailleurs, ce brouillamini est employé par des adultes aussi. De cette façon, des nouveaux films, séries et même des émissions et journaux utilisent ce mélange, par exemple : « C’est une bonne idée » [7]. Je vous invite à analyser un dialogue entre mes amis :

Ahmad – Mon pote, je suis allé au gymnase aujourd’hui.

Hamza – Ah, tu aurais fait une séance de Kinobody aujourd’hui ?

Ahmad – No, je n’avais pas de temps. J’ai dû finir un devoir.

Hamza – Oh, tu as toujours des examens?

Ahmad – Oui, pote. Ils finissent vendredi.

La bonne manière de résoudre ce problème n’est pas qu’on retourne en arrière, vers notre société du sous-continent indien de 19ème siècle en rejetant les progrès sociaux et scientifiques. La bonne solution est de démarrer une série de développement de la langue, en développant la science et la société, et de célébrer notre culture. La langue fait une partie intégrale dans la culture de n’importe quel pays. L’ourdou est le capital, l’identité et l’histoire de Pakistan. Reglorifier la langue implique que d’abord, on ne la méprise pas ni prend un point de vue hypocrite. Cette obligation doit être remplie pas seulement en tant qu’étudiant, mais aussi en tant que citoyen de Pakistan, en parlant l’ourdou raffiné dans nos vies quotidiennes. De même, la promotion de la langue doit être une des obligations du gouvernement. Parce que c’est seulement en soutenant sa littérature et sa langue qu’un pays soutient son identité.

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Majnoun_et_Leila
  2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Iqbal
  3. https://en.wikipedia.org/wiki/Altaf_Hussain_Hali
  4. https://en.wikipedia.org/wiki/Saadat_Hasan_Manto
  5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mirza_Ghalib
  6. https://en.wikipedia.org/wiki/Shikwa_and_Jawab-e-Shikwa
  7. Les mots italiques sont ceux gardés en anglais dans la langue quotidienne.
  8. https://en.wikipedia.org/wiki/Arabic_diacritics

Note de Traducteur

Travailler avec ourdou est une tâche sisyphéenne. D’abord la beauté du script est simplement intraduisible. L’écriture est lue de droite à gauche, la combinaison de certains caractères va changer de façon d’écriture du mot entier, et plusieurs fois, les mêmes mots ont des prononciations différentes. Donc il devient nécessaire d’utiliser ce qu’on appelle des harakats [8]. Ensuite, la langue est inséparable de la culture pakistanaise. Il y a quelques mots qui n’ont pas du tout de traduction. Par exemple : « Shikwa et Jawab-i-Shikwa » veulent dire « Plainte et Résolution » qui sont peut-être deux des meilleures œuvres d’Iqbal. Un autre défi est de traduire des proverbes en ourdou en anglais. Il y en a un qui veut littéralement dire : « comme le sel dans la pâte de pain » pour indiquer la « maigre nombre de quelque chose ». Ici, on voit un peu de poésie perdue. Dans la version française, un des défis était d’indiquer comment des mots anglais sont gardés dans une conversation en ourdou. J’ai essayé de le souligner en mettant ces mots en italique. Traduire en français est encore un défi parce que l’ourdou est très loin de français. Donc, plusieurs fois, j’ai dû avoir recourse à la traduction anglaise pour rendre plus clair le sens des expressions. Le français, étant plus proche de l’anglais, partage beaucoup plus de similarités avec cette langue.

 

 

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